Après l’impact désastreux de l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011 et l’explosion de la prolifération d’armes en tous genres qui en a découlé, notamment dans la région du Sahel, l’Union européenne (UE) tenterait-elle de « calmer le jeu » ou du moins d’éviter une nouvelle aggravation de la situation ?
C’est ce qu’il faut sans doute penser de la décision prise le 15 décembre 2014 par le Conseil de l’UE qui a débloqué 3,5 millions d’euros pour aider les États du Sahel à prévenir le détournement et le trafic des armes légères et de petit calibre (ALPC) et de leurs munitions, détenues par les États, en les encourageant à améliorer la sécurité physique et la gestion des stocks.
L’assistance de l’UE devrait aboutir à l’élaboration dans les pays ciblés – Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger et Nigeria – d’une législation actualisée, ainsi que de procédures administratives et de modes opératoires normalisés, afin de mieux sécuriser et gérer les stocks d’ALPC des forces de sécurité. Elle devrait aussi soutenir directement la mise en œuvre d'activités de gestion des stocks et de sécurité, notamment par la réhabilitation d'installations de stockage, la destruction des ALPC excédentaires, obsolètes ou illicites et l'expérimentation de nouvelles technologies.
La mise en œuvre technique de ces mesures est confiée au Bureau des affaires de désarmement des Nations unies (UNODA), sous la responsabilité du Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, actuellement Federica Mogherini. Au préalable, une convention de financement devrait être conclue entre la Commission de l’UE et l’UNODA.
Source : Journal officiel de l’UE [1]