En quelques semaines, plusieurs affaires de trafic d’armes ont prouvé, si besoin en était, que le Sahel et le Nigeria demeurent des foyers du trafic d’armes, alimentant divers groupes armés et terroristes.
Le 7, puis le 20 janvier 2017, l’Armée algérienne a mis à jour deux caches d’armes, toutes deux à proximité de la frontière malienne. La première découverte a permis la saisie de, notamment, un mortier de 60 mm, 21 fusils et mitraillettes, ainsi que de munitions. La seconde a également permis de mettre la main sur un mortier de 60 mm, mais aussi de deux lance-roquettes, un canon, 4 mitrailleuses, 11 fusils mitrailleurs, 3 autres fusils et une importante quantité de munitions de différents calibres. L’origine et la destination des armes n’ont pas été révélées.
Au Mali-même, après la disparition, il y a quelques mois, d’une importante quantité d’armes de guerre et de munitions des arsenaux de la Garde Nationale et du Commissariat Central des Armées, six armes de guerre ont été trouvées auprès de receleurs. L’enquête qui a suivi a permis l’arrestation, fin janvier, de plusieurs autres personnes, dont un agent des douanes et un sous-officier en poste auprès du Service national des jeunes, censé lutter contre l’incivisme dont ferait preuve la jeunesse. Ces interpellations semblent confirmer les soupçons contenus dans le rapport du Conflict Armament Research [1], répercutés dont notre article du 24 novembre 2016 [2], selon lesquels les groupes djihadistes du Nord-Mali s’approvisionneraient en grande partie dans les stocks de l’armée malienne.
Par ailleurs, à Lagos (Nigeria), les douanes ont saisi, le 22 janvier, 661 fusils à pompe – servant généralement à la chasse ou au combat rapproché – importés illégalement de Chine. Les armes étaient cachées dans un container, derrière des portes métalliques et d’autres marchandises. Plusieurs personnes, dont l’importateur et des agents des douanes, ont été placées sous les verrous. À la fin de l’année 2016, les autorités portuaires de Lagos ont mis à jour au moins trois filières de trafic d’armes de petit calibre, de munitions et d’autres équipements militaires. Une d’entre elles permettait l’importation illégale d’armes des Etats-Unis et l’organisateur d’une autre a déclaré, lors de son arrestation, servir dans l’armée britannique.
Enfin, signalons que l’Institut des Nations Unies de recherche sur le désarmement (UNIDIR) vient de publier, en anglais seulement, un rapport voulant promouvoir la coopération régionale africaine pour lutter contre la diversion d’armes [3], notamment par l’amélioration de la procédure du certificat d’utilisateur final requise lors d’importations d’armes.
Sources :
Menastream [4], Twitter, 8 janvier 2017
Tamanrasset: Une cache d’armes contenant 22 pièces et des munitions découverte [5], Algérie 360°, 21 janvier 2017
Mali : Trafic d’armes : Un Sous-officier aux Arrêts [6], MaliActu.net, 30 janvier 2017
Customs intercepts 661 rifles in Lagos [7], Daily Trust, 31 janvier 2017.
Photo : Les fusils à pompe saisis le 22 janvier à Lagos présentés à la presse ; © Daily Trust.